Dimanche dernier, Hans-Georg Maassen, directeur de l’Office fédéral allemand de protection de la constitution (BfV), a lancé une mise en garde : les services de renseignement chinois inondent LinkedIn de faux profils de jeunes professionnels afin d’infiltrer les entreprises et le monde politique en Allemagne.
D’après M. Maassen, les espions chinois sont passés par le réseau LinkedIn pour entrer en contact avec près de 10 000 citoyens allemands dans l’espoir d’en faire des informateurs. Parmi les huit faux profils les plus actifs, un responsable des ressources humaines et un représentant d’un groupe de réflexion chinois. Les autres se présentaient comme des consultants, des universitaires ou des experts politiques.
« Il s’agit d’une tentative d’infiltration à grande échelle ciblant plusieurs organismes ; en particulier les parlements, les ministères et les agences gouvernementales », a précisé M. Maassen.
Le BfV affirme que « les services de renseignement chinois sont très actifs sur des réseaux comme LinkedIn, cela fait un certain temps qu’ils s’en servent pour obtenir des informations et recruter des sources. Les infections sont difficilement repérables, car les connexions réseaux entre les fournisseurs de services et leurs clients ne sont pas suspectes. Les attaquants sont donc encore moins visibles qu’avant. »
Lundi la Chine a émis un démenti, comme elle l’avait déjà fait face aux accusations de cyberespionnage portées par l’Australie, la Nouvelle Zélande, le Canada, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Inde et les États-Unis.
« Nous espérons que les organisations allemandes concernées, en particulier les services gouvernementaux, réagiront de manière plus responsable, et s’abstiendront de gestes qui portent atteinte au développement des relations bilatérales », a répondu Lu Kang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Selon les services de renseignement tchèques, les preuves de l’espionnage chinois visant des entreprises européennes s’accumulent ; et le BfV a signalé l’année dernière « des opérations de cyberespionnage de plus en plus agressives », dont l’objectif était d’infiltrer les élections parlementaires.
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