MMMMmmm... Le retour de la vache arc-en-ciel

 Un lopin de terre virtuel, l’éternelle question de savoir quelle type de plante faire pousser ou récolter et aucun faux cadeau. Voilà trois éléments susceptibles de constituer le serment d’allégeance pour les fermiers virtuels à leur jeu social favori.

L’incontestable succès du jeu de la ferme virtuelle (dont la popularité n’est dépassée que par sa version citadine) a été attribué, entre autres choses, à son fort mécanisme viral : les utilisateurs sont la cible des nombreux messages du jeu (tel ami a atteint tel niveau, un nouvel élément est disponible, envoyez un cadeau à votre « voisin », partagez un animal virtuel, etc.).

En raison des récentes mesures prises par Facebook pour permettre à ses membres de signaler les messages d’applications trop agaçants, les fils d’actualité des fermiers virtuels ainsi que ceux de leurs amis sont un peu moins chargés. Du moins en théorie.

Les habitants de Spam York, l’autre ville qui ne dort jamais, continuent de prospérer sur les réseaux sociaux car tous les fermiers ne prennent pas la peine d’appliquer les actions qui permettraient à la plateforme de trier les « messages de qualité » (masquer ou signaler comme spam). S’ils sont disposés à faire cet effort supplémentaire, les joueurs devront être capables de faire de distinguer à quoi ressemble un message authentique et quels sont les éléments que les éditeurs de jeux sont susceptibles, ou non, de créer. À bien y réfléchir, cela signifie que la lutte contre les messages de spam passe du niveau de la plateforme à celui de l’utilisateur, ce qui donne en apparence une plus grande influence aux utilisateurs (du moins à ceux qui ont conscience de leur  pouvoir de sélection). En réalité, ce système s’attaque au problème du spam en traitant les symptômes plutôt que la cause.

S’agit-il d’un autre cas de crainte paranoïaque d’un déluge de spam ? Passons aux faits.

Étape 1. Un joueur voit un message concernant le jeu sur son mur.

Cette vache arc-en-ciel constitue-t-elle un cadeau crédible ? Oui. Est-elle officielle ? C’est du moins ce qu’elle prétend. Un doute, étant donné qu’il s’agit d’une ré-édition ? Allez, ils s’excusent, pourquoi ne pas leur faire confiance ? « Via Farmville » semble bien être une preuve suffisante.

Note : le mot « réédition » devrait mettre les joueurs les plus curieux sur la piste de la première offre de la vache arc-en-ciel. Et les informations découvertes sonner la fin de cette aventure bovine.

Étape 2. Le joueur (désormais très enthousiaste) clique pour voir cette merveille.

Pas de quoi s’inquiéter jusqu’à présent, la procédure « réclamer et publier » étant classique.

Étape 3. Des problèmes en perspective…

Tout d’abord l’option Publier, optionnelle, par définition, devient obligatoire.

Si le joueur, pris dans sa frénésie de clics, cède et publie le message concernant la vache arc-en-ciel, un jeu sans fin commence alors. Le grand maître chargé de la distribution des cadeaux vous indique tout un tas d’actions à accomplir pour obtenir votre vache.

Ne vous laissez pas tenter ! Dites non.. Tout cela constitue une perte de temps et une expérience frustrante pour ceux qui sont fans des collections sur Farmville.

Malgré son apparence inoffensive, n’oubliez pas le post que le joueur vient de publier sur son mur. Il est visible par tous ses amis qui peuvent cliquer dessus. Sans mentionner le fait que la page du « jeu sans fin » peut être utilisée par la suite à des fins malveillantes : pour des arnaques de phishing ou comme page de téléchargement de programmes dangereux se faisant passer pour des outils pratiques.

P.S. Farmville se fraie progressivement un chemin dans le monde réel et les fermiers virtuels risquent de se retrouver dans un véritable potager avec les mains pleines de terre. Suis-je le seul à penser que cela pourrait bien devenir une future source de phishing (« Bonjour, pour récupérer votre plantation de concombres située au 23 rue de la Main Verte, merci de nous transmettre vos coordonnées bancaires. ») ?

Article réalisé grâce aux informations techniques fournies par Tudor Florescu, Spécialiste BitDefender des Menaces en Ligne.

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