Parentalité: la sécurité améliore le temps passé en ligne avec votre enfant

Ces 18 derniers mois ont été difficiles pour tous, alors que nous nous efforçons d’endiguer la crise et de faire face à ses impacts sur le long terme. La COVID-19 n’est pas uniquement une menace pour notre santé et pour notre mode vie, mais aussi pour nos enfants.

Comme les adultes, les jeunes et les enfants ont à affronter leur lot de difficultés, dans le monde réel comme numérique.

Entre distanciation sociale et cours à distance, la pandémie fait peser une pression psychologique sur les enfants, constamment exposés à une quantité gigantesque d’informations et d’anxiété par le biais de leurs parents et des autres adultes.

Effets à long terme des cours en ligne sur le comportement et le bien-être des élèves

L’année scolaire a montré les nombreux inconvénients de passer brutalement à l’enseignement à distance et accéléré, et les élèves ont hâte de retrouver les aspects sociaux de l’enseignement traditionnel. En plus de l’équilibre complexe entre vie scolaire et vie à la maison, le caractère provisoire des classes en ligne a réduit la motivation des élèves du monde entier.

« Malgré tous les aspects pratiques que peuvent avoir les cours en ligne, il ne s’agit que d’une solution temporaire, qui répond à un besoin ponctuel », explique Nansi Lungu, Behavioral Analyst chez Bitdefender. « Et on voit donc apparaitre les signes classiques de n'importe quelle solution provisoire : ce n’est pas si sérieux, on n’est même pas à l’école, on n’est pas dans notre environnement, on ne se voit plus, c’est un mauvais moment à passer, pas un moment sur lequel se concentrer. »

Selon lui, loin de l’environnement clairement défini des classes traditionnelles, de nombreux élèves considèrent l’enseignement à distance comme des vacances.

En cette période d’incertitude, les changements de routine ont malheureusement intensifié les comportements perturbateurs de certains enfants. Ceux qui n'étaient pas à l’aise en classe « physique » trouvent le courage de s’exprimer en classe virtuelle, faisant apparaitre de nouvelles formes d’écarts de conduite, comme la perturbation des sessions en ligne, l’abandon scolaire, l’absentéisme, le cyberharcèlement et l’envoi de messages inappropriés aux élèves et aux enseignants.

La fermeture des écoles et le chamboulement de la vie sociale augmentent l’exposition des enfants et des adolescents au cyberharcèlement, rendant cette forme de persécution en ligne encore plus fréquente que par le passé. Bien que présente partout dans le monde numérique, elle apparait principalement sur les réseaux sociaux, des plateformes particulièrement appréciées des adolescents et pré-adolescents. Commentaires blessants, menaces et dénigrements peuvent avoir un effet psychologique néfaste à long terme pour la victime. S’il peut être difficile de déterminer quand et où survient le cyberharcèlement, les parents doivent rester à l’affut de signes évocateurs et œuvrer avec leurs enfants à identifier le harcèlement. Ceux-ci doivent savoir disposer d’un filet de sécurité vers lequel ils peuvent se tourner sereinement pour partager tout ce qui les touche.

L’augmentation du temps d’écran sans supervision entraine des comportements plus risqués, nuisibles à la sécurité des enfants.

Les enfants passent plus de temps en ligne pendant la pandémie, utilisant leurs appareils connectés pour se rapprocher des autres via les réseaux sociaux ou les plateformes de jeux.

Les longs temps devant l’écran sans supervision, souvent encouragés par les parents, ouvrent sans aucun doute la porte à des comportements plus risqués en ligne, et à l’accès à des contenus inappropriés pour les enfants. Une belle opportunité pour les prédateurs qui, à la différence des parents et autres encadrants, savent très bien utiliser les applications et plateformes préférées des enfants.

Nansi Lungu souligne un lien très clair entre les familles moins unies et les enfants victimes de prédateurs en ligne.

« Les enfants tombent dans le piège quand leurs relations avec leurs parents ne sont pas particulièrement bonnes » fait-il remarquer. « Ils sont plus susceptibles de se faire duper par des personnes douteuses, et de leur accorder toute leur confiance. »

Dans la plupart des cas, ces jeunes commencent à envoyer de photos d’eux ainsi que des données personnelles permettant aux prédateurs de les faire chanter.

Les enfants doivent être préparés pour percevoir les dangers bien réels du monde en ligne, identifier les signaux d’alerte, et immédiatement en parler à leurs parents pour qu’ils remontent l'information aux autorités locales.

Bien que les parents doivent toujours rester extrêmement vigilant face aux technologies numériques utilisées par les jeunes, les adolescents peuvent bénéficier d’une utilisation plus autonome et d’une surveillance moins invasive une fois un degré élevé de confiance et de franchise atteint.

Cinq mesures simples pour protéger votre enfant quand il utilise ses plateformes et applications favorites

Prendre le temps de parler avec vos enfants des menaces en ligne peut avoir un impact majeur contre les prédateurs, le cyberharcèlement et les attaques malveillantes :

• Veillez à assurer le caractère confidentiel de leurs comptes en modifiant les paramètres de confidentialité, notamment pour que leurs informations de profil ne soient consultables que par les amis et la famille.
• Soulignez l’importance de ne pas accepter des demandes d’ami ou des messages d'étrangers, et encouragez-les à limiter les informations et médias (images et vidéos) qu’ils partagent en ligne.
• Vérifiez les permissions et les paramètres des applications et aidez-les à choisir des mots de passe sécurisés pour tous leurs comptes en ligne
• Parlez à votre enfant des menaces en ligne, notamment les pop-ups et publicités, les e-mails, les SMS ou les appels de phishing.
• Apprenez à vos enfants à toujours vous avertir en cas d’activité suspecte sur leurs comptes ou de comportements déplacés, et à ne jamais communiquer d’informations sensibles telles que leur numéro de téléphone, leur adresse ou le nom de leur école avec les personnes qu’ils rencontrent en ligne.

Le manque de cohésion et de compréhension dans un foyer rend les enfants plus vulnérables. Les parents devraient profiter du relâchement des mesures de distanciation sociale pour aider leurs enfants à se reconnecter au monde réel, loin des réseaux sociaux et des jeux en ligne. En évitant toute forme de compensation face aux événements anxiogènes, les enfants retrouveront plus facilement leur rythme normal, en se concentrant sur ce qui compte vraiment : le bien-être physique et mental, qui favorisera leur développement en tant qu’individu dans le monde réel.

En cette période de crise sanitaire, il n’existe pas de solution universelle pour assurer leur sécurité dans le monde numérique. Faute d’alternative, il peut sembler impossible de réduire le temps que passent nos enfants devant l’écran. Mais réussir à trouver un équilibre entre une vie sociale en ligne saine et des activités hors ligne peut aider votre enfant à acquérir ou à approfondir des compétences pouvant faire une réelle différence. Malgré la pandémie, les enfants ont besoin de retrouver leur rythme normal, et doivent être encouragés à éprouver de la joie et du bien-être hors des technologies et des plateformes numériques.